ELLE N°1
Elle était là, les pieds dans l'eau,
Décoiffée l'air presque sauvage,
Moi j'admirai la pâleur de sa peau,
Jamais je n'oublierai cette image.
Pour la première fois elle leva les yeux sur moi,
Me sourit, instant s'il en fut suprême !
Une douce chaleur m'emplit d'émois,
J'aurai aimé à ce moment lui dire je t'aime.
Elle se redressa parmi les joncs sur la rive,
Nue et me sourit pour la seconde fois.
Mon pauvre coeur troublé était à la dérive,
La vie vous joue de drôle de tour parfois.
Sur ses épaules coulaient ses cheveux noirs,
Ses seins dressés appellaient aux caresses.
Je lui ouvrir mes bras, elle se laissa choir !
Je sentis monter en moi une folle allégresse.
Tenir cette femme dénudée et si fragile,
Là tout contre moi, me comblait de bonheur.
Mes mains douces et câlines, se faisaient agiles,
Je l'étendis sur l'herbe, elle m'offrit ses faveurs !
Privilège, que d'être aimé d'une sirène,
A moins que cette divine personne fut fée.
Mais dans mon coeur elle restera une reine !
Je l'attends car, de ma solitude elle seule peut triompher.
Je l'aime, elle qui emplit mes nuits d'étoiles,
Sans elle je ne suis qu'un pauvre homme fou,
Femme généreuse qui de mon ennui déchire le voile.
Emmène-moi, garde-moi, je te suivrais n'importe où !
DELCAU Roinos
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